Titre: Je suis une fille de l’hiver (Wintergirls)
Auteur: Laurie Halse Anderson
Editeur: La belle colère
Parution: Octobre 2016
Genre: Tranche de vie
4ème de couverture
Lia et Cassie étaient meilleures amies depuis l’école primaire, chacune a développé son propre trouble alimentaire qui ne les mène nulle part si ce n’est au désastre. Les » filles de l’hiver « , prisonnières de glace dans des corps fragiles, et concurrentes dans la course mortelle à la minceur. Maintenant qu’elles ont 18 ans, elle se sont éloignées l’une de l’autre. Malgré ça, Cassie a appelé Lia 33 fois la nuit de sa mort. Celle-ci n’a jamais répondu. Lia se retrouve seule, hantée par le souvenir de son amie, ravagée par la culpabilité de n’avoir pas pu la sauver, obsédée par son besoin d’être mince, et son combat pour accepter son corps. Le tout se mêle dans un monologue intérieur presque poétique piégé dans une narration étonnamment vive et juste.
Mon Avis
Après avoir lu il y a quelques temps déjà, Vous parler de ça , du même auteur, je n’ai pu qu’acheter cet ouvrage, surtout avec un résumé pareil.
Nous retrouvons Cassie, une jeune fille de 18ans qui vit chez son père, sa belle mère et sa demi soeur. C’est une jeune femme au passé instable sur le plan des troubles alimentaire. Avec sa meilleure amie, Lia, elles cherchaient à devenir plus minces que jamais. C’était un rêve absolu, un combat de tout les instants. Aujourd’hui Lia est morte, seule. Pourtant elle a appelé notre héroïne 33 fois la nuit où le drame s’est produit. Comment se pardonner de ne pas avoir répondu, rien qu’une fois et ce même si les deux amies s’étaient éloignées l’une de l’autre ? Cassie ne le peut pas et devient hantée par Lia. Et de ce fait encore davantage par la minceur. Elle calcule tout ce qu’elle avale, trompe les autres pour ne pas les inquiéter mais en elle, c’est un véritable chaos. Il y a bien des lueurs d’espoir… mais ce n’est pas facile de se battre contre ses démons. Cassie y parviendra t’elle ?
Je ressors de cette lecture assez épuisée. Comme si j’avais combattu à la place de Cassie. Il est vrai que puisqu’elle est narratrice, on rentre très vite dans l’histoire. Nombre de fois j’ai voulu prendre le contrôle à sa place, changer les choses, lui parler… J’ai vraiment eu l’impression d’être à la fois la spectatrice qui ne peut rien faire mais aussi l’héroïne qui se prend tout dans la figure. Et cela, c’est dû au réalisme, au style d’écriture de l’auteur que j’avais déjà adoré dans son précédent roman. C’est puissant, et vrai. Les émotions sont juste là, à fleur de chaque page. Et forcément, on devient vite dépendant de la suite. Impossible de refermer le livre sans connaître ce qu’il va arriver à Cassie !
J’aime ces histoires qui nous parlent de choses vraies, réalistes et qui peuvent mine de rien arriver à chacun d’entre nous. Certes ce ne sont pas des témoignages mais chaque livre peut devenir une béquille, une aide, un peu de consolation pour les personnes qui seraient dans une situation similaire au héros. Au milieu de l’imaginaire, cela fait parfois du bien de se reconnecter au monde, au vécu, et tout est fait pour que le lecteur le vive, le comprenne très bien.
Alors c’est sur qu’ici ce n’est pas l’évasion qu’il faut chercher mais plutôt la réflexion, quelque chose d’un peu plus rude que d’habitude. A lire lorsque nous avons besoin d’émotions, d’un coup pied dans le derrière, ou tout simplement l’envie de découvrir un quotidien différent. Personnellement je suis… touchée en plein coeur.